Elles en Parisie

Publié le par Fannynette De Lux

Elles se sont retrouvées à Beaubourg, parce que c'est tellement chic !

Les jeunes hippies qui font de la guitare assis sur le parvis, les hordes de touristes qui mitraillent l'architecture post-apocalyptique d'un plombier en mal de reconnaissance, et Elles, Elles trois, pouponnées lookées maquillées coiffées très hypes. Enfin Elles pas Elle, elle a fait de son mieux, après 3h de train (à finir Dracula svp !) et une engueulade monumentale avec Lui, rapport à de gros problèmes dans l'immobilier parisien, et une bonne petite crise d'hypoglycémie (so fresh !) parce qu'avec tout ça, à 15h, elle n'avait toujours pas mangé, Elle s'est d'abord retrouvée à chouiner dans son pot de pâtes pré-cuites genre mezzo di pasta mais version juif, quartier oblige, à se disputer sévère par Black Berry Messenger interposé avec Lui, toujours, et à se faire consoler par le si charmant serveur casher : - Un petit dessert mademoiselle ? Allez ça vous consolera ! - Merci, Chouick !!

Bon, on repart pour un tour, gonflée à bloc pour intégrer ce monde si lunaire, celui arty, tendy, de ses amies argentines, Elle trottine pour pas perdre le fil, entre la blondinette, smart fashion, qui passe sa vie entre Londres/Paris/Milan/BsAs... et la Rouquine, un peu fofolle, un peu globe trotteuse, un peu artiste, mais surtout très délurée. Toutes vissées à leur Black Berry, voire deux pour la rouquine, à jongler avec les mails/sms/bbm/google earth (mais on est où là ?) et Elle collée au plan de Panam à se demander comment elle va faire pour trouver toutes ces galeries à visiter ! 

Début du marathon, on papote, tape, marche, tourne, non par là, mais on est déjà passées, non mais c'est là, tu es sûre, ah oui, tu est géniâle ! Oui Elle le  sait ! Premier Arrêt : première galerie, visite express comme toujours, on s'assoit, discute et surtout échange des cartes, très important les cartes, comme si c'était le but, placer sa carte, discuter de la carte, échanger, en donner le plus, qui aura la plus belle collection ?! Mieux que les cartes Pokemon... Le galeriste leur fait la cour comme si elles étaient des reines, un peu d'ailleurs, café thé eau ... tout y passe, la Rouquine est implacable elle veut voir de l'art pas des courbettes, les catalogues défilent, un deux trois artistes et puis s'en vont... c'est reparti, une autre galerie et une autre encore, et encore une autre fois, puis c'est le break, la pause clope pour Elles c'est vital dans ce genre d'exercice, ça donne de la contenance, de quoi faire humhum quand l'autre lui parle des carreaux gris de sa salle de bain entre 15E et 65E le mètre carré, mais où est la différence, et l'entrepreneur qui vient jamais, bah oui c'est comme ça en France, tous des salauds. Et c'est reparti encore un petit tour, passage au Marché des Enfants Rouges (lovely !) pour déguster une omelette-salade bio à 18h et elles repartent pour la tournée des vernissages, cette fois, c'est le festival international des bises qui commence, la grande parade des sourires Colgate, le concours national des accolades franches et appuyées. Elle rencontre une, deux, cinq, dix personnes, toutes formidables, toutes ravies, toutes enchantées par l'artiste, toutes fusionnées avec leur BB ! Elle regarde les tableaux, les installations, sourit quand on lui explique ce que ça veut dire, ça elle l'avait compris, merci, ça lui a sauté aux yeux. On lui demande son avis, elle le donne, s'étonne elle-même de tant briller dans l'art de l'éloquence. - Et votre atelier il est où ? - A Marseille. - C'est formidable j'ai habité Marseille ! J'adoore ! Je vivais en haut de la Canebière. - Bd Roosevelt ? - Non plus bas. - Rue Thiers ? - Noon, plus bas, la grande rue des putes et des trav ! - Ah ! la rue Curiol ! - Oui !! C'est ça c'était for-mi-dâble !! Dans une cour de CE2 ! On voit de l'art aussi, surtout, on est là pour ça, le

Hum Hum... Elles continuent à arpenter les rues, Elles ont rejoint un autre petit groupe, constitué d'individus éclectiques et fascinants, pour Elle, tellement différents, qui lui présentent tour à tour une kyrielle d'autres gens, tous stylés artistes ou Cosmopolitan au choix, cochez votre case, merci !

Elles vont voir des happenings, des performances, des vernissages bondés où s'entasse le beau Paris, celui des djins slims, des lunettes de soleil géantes en plastique, et des scooters vintages. Elle entend même encore une énième fois le grand débat, celui qui déchire ce petit monde, celui qui est si essentiel (en tout cas pour une majorité des commerciaux !), celui qui leur permet de sauver plus d'une conversation en mal d'arguments : Black Berry ou I Phone ? Et c'est reparti, Elle déconnecte le cerveau histoire de pas craquer, ces arguments, elle les a entendus cent fois, cette conversation elle la vivra cinq fois dans la soirée, au moins, alors elle s'échappe, un moment, histoire de repartir de plus belle, le temps d'admirer un groupe de trois artistes faisant jouir une poupée gonflable de Carla Bruni Sarkozy sous un drapeau français dans une salle tapissée de sacs poubelles bleus blancs rouges dans une improvisation musicale de rythmes binaires répétitifs.  Ils se séparent, Ils promettent de les inviter Elles à boire un verre après dîner, chez Maru ou au Baron selon l'humeur.

Elles attrapent un taxi et filent à St Germain des Prés pour voir une dernière galerie, un dernier vernissage, et pour faire la fête aussi !


A suivre...

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